Synopsis |
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Effervescence sur la planète Terre. Les petits bonshommes verts ont enfin décidé de nous rendre visite. Ils sont sur le point d'atterrir dans leurs rutilantes soucoupes. La fièvre des grands jours s'empare de l'Amérique dans une comédie de science-fiction nostalgique Source : Passion cinéma |
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Critique |
Vidéo | |
Mars Attacks ! L'un des films les plus méchants mais aussi l'un des plus hilarants de l'histoire du cinéma ? Certes, mais c'est loin d'être tout. Première constatation, Mars Attacks ! ! est un film extrémiste, qui ne recule devant rien, qui ridiculise tout, qui ne respecte aucune représentation sociale ou même aucune figure scénaristique de base. Bon, ce n'est pas encore un film des Monty Python, mais on en n'est pas si loin, disons que c'est un film des Monty Python avec encore plus de moyens et un peu plus de cadrage dans la folie. Si Mars Attacks ! se moque de tout, il n'en raconte pas moins une histoire, classique mais génialement dynamitée. Quelques remarques sur le contexte s'imposent mais nous allons bien vite entrer dans le vif du sujet. Après Ed Wood, Tim Burton a besoin de couleurs, de délire, d'emphase. Tel un Kubrick enchaînant Shining après Barry Lyndon, Burton change totalement de palettes. L'émotion d' Ed Wood cède la place à un cynisme intégral, le n&b est totalement oublié au profit de couleurs criardes et hilarantes, le réalisme (enfin... réalisme pour Ed Wood c'est limite) disparaît au profit d'une histoire complètement délirante de destruction de la planète par des martiens ridicules, les effets spéciaux de bouts de ficelle sont dynamités par les ordinateurs de ILM, etc... Mars Attacks ! c'est tout simplement un pur film de Edward D. Wood Jr. avec des moyens et du génie. Impossible de ne pas penser à Plan Nine From Outer Space quand une soucoupe volante délicieusement kitsch se balade maladroitement autour du logo Warner au début du film. Après la théorie ( Ed Wood) voici la pratique (Mars Attacks !) Bref le parfait anti Independence Day !!! Rarement toutes les valeurs américaines ont été massacrées à ce point, et ce dans la joie et la bonne humeur. Tout y passe. L'armée, la science, les symboles du pouvoir, la religion, la société du spectacle, les valeurs de l'american way of life sous toutes leurs formes possibles, c'est une hécatombe historique. L'armée ridiculisée par des pistolets en plastique fluo, les députés transformés en squelettes verts ou rouges, la science bafouée (« ils sont plus avancés technologiquement que nous, ils ne peuvent être que pacifiques »), le président présenté comme un naïf un peu bébête qui se fait trucider dans le dos après un discours flattant pourtant toute les valeurs de l'humanisme à l'américaine, les monuments détruits, même l'hymne national passe à la casserole quand des mariachis pittoresques l'entonnent à la fin du film. Les américains ont, soit des préoccupations bassement matérielles (de la femme du président qui ne pense qu'à redécorer au prolo dans la caravane (« tout ce que je sais c'est qu'ils n'auront pas la TV »)), soit des idées spirituelles ridiculement clichés (l'hindouisme top bab d'Annette Bening, l'écologie enfantine de Lukas Haas). |